Casques de réalité virtuelle : quels sont les risques pour vos yeux ?

C’est bientôt Noël ! Vous pensez offrir un casque de réalité virtuelle à vos enfants ou à vos proches ?

Que ce soit sur console de jeu ou sur votre ordinateur de salon, la réalité virtuelle (ou VR pour « Virtual Reality ») s’oriente vers le grand public et attire désormais la convoitise des amateurs de jeux vidéo.

Ces nouveaux casques de réalité virtuelle (PlayStation VR®, Oculus Rift®, HTC Vive®, Samsung Gear®…) apportent en effet une expérience bluffante, avec une vision sur 360° permettant une immersion plus complète dans les environnements de jeu…

Mais cet essor de la réalité virtuelle est-il vraiment sans risque sur la vision ? Quels sont les effets de la réalité virtuelle sur les yeux ?

Quels sont les risques des casques de réalité virtuelle sur la vision?

Le problème de lumière bleue

L’exposition à la lumière bleue (présente dans les éclairages à LED et les écrans d’ordinateur ou de smartphone notamment) sont au cœur de l’actualité quant à ses potentiels effets sur les yeux.

Les études préliminaires sur le sujet suggèrent une potentielle toxicité de la lumière bleue sur les cellules de la rétine (la « pellicule photo » qui tapisse le fond de votre œil).

Ces effets délétères pourraient être plus importants chez les enfants et jeunes adultes, dont le cristallin – très transparent à cet âge – ne permet pas de filtrer efficacement la lumière bleue.

Lors de l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle, l’écran se situe seulement à quelques centimètres des yeux et couvre une grande partie du champ de vision. L’exposition à la lumière et en particulier à la lumière bleue est alors beaucoup plus intense par rapport à un écran classique.

En attendant de connaître les vrais effets de la lumière bleue sur l’œil humain, le principe de précaution inciterait à limiter la durée d’utilisation de ces casques ou à faire des pauses régulières, en particulier chez les enfants.

Les maux de têtes et les nausées

Le principe des casques de réalité virtuelle est de faire croire au cerveau que les images perçues se trouvent à distance, pour créer l’immersion dans l’environnement virtuel.

Or l’écran se trouve bien à quelques centimètres des yeux et cette discordance entre les informations reçues peut engendrer un conflit avec le reflexe accommodation-convergence.

En situation normale, l’accommodation (la mise au point du regard) se déclenche lorsque nous observons un objet situé à une faible distance, par exemple un livre ou un écran d’ordinateur.

De manière simultanée, la fixation d’un objet de près entraîne la convergence des yeux (les yeux « louchent » en vision de près). Ce phénomène est appelé « réflexe d’accommodation-convergence ».

Lorsque le casque de réalité virtuelle est devant les yeux, le cerveau peut ressentir une confusion entre les informations contradictoires qu’il perçoit : d’une part, il a tendance à faire accommoder car l’écran est situé très proche des yeux ; d’autre part, le réalisme de l’environnement virtuel l’incite à penser que les images reçues sont distantes (horizon, personnages à distance…).

Ce conflit est susceptible d’entraîner des maux de tête ou des douleurs oculaires après une utilisation prolongée.

Par ailleurs, le décalage possible entre les images reçues et les mouvements de la tête (informations données au cerveau par le système vestibulaire) peut entraîner des symptômes s’apparentant au mal des transports : nausées, voire vomissements.

Le risque de sécheresse oculaire

C’est un phénomène connu depuis longtemps : lorsque nous sommes concentrés sur une tâche précise, la fréquence des clignements oculaires peut être réduite de moitié.

Or ces clignements réguliers permettent à chaque fois le renouvellement du film lacrymal, essentiel à la lubrification des yeux et au maintien d’un bon confort visuel.

L’usage prolongé d’un casque de réalité virtuelle est susceptible de créer ou aggraver les symptômes de sécheresse oculaire (brûlures, picotements, rougeur, voire larmoiement réflexe…).

Pour limiter ces effets indésirables, vous pouvez limiter la durée de jeu (et/ou réaliser des pauses régulières), cligner volontairement des yeux et si nécessaire utiliser des larmes artificielles.

Quels conseils pour limiter les effets secondaires des casques de réalité virtuelle ?

  • Limiter la durée d’utilisation, en particulier chez les plus jeunes
  • Faire des pauses régulières
  • Eviter les mouvements de tête brusques pour limiter le risque de nausées.
  • Penser à cligner des yeux régulièrement pour limiter les symptômes de sécheresse oculaire, voire utiliser des larmes artificielles en cas de gêne persistante